Avertissement

Les pilotes de Tango Bleu sont très entraînés. Ce n’est qu’au prix de centaines d’heures de travail très rigoureux qu’ils peuvent mettre en œuvre sans risque les figures décrites ci-après. Sans cette pratique, elles peuvent s’avérer dangereuses.
Aussi, si vous êtes pilote, n’essayez pas de reproduire ces figures.

Synchronisation avec la musique

unable to load picture Le leader entend la musique dans son casque depuis un petit lecteur MP3. C’est lui qui donne le « top » à la régie au sol pour le lancement de la bande son. Celle qui sera entendue par le public.
Le leader dispose également d’une fiche des temps qui lui permet de recaler régulièrement la démo sur les phrases musicales… Eventuellement de la caler tout court si la diffusion de la musique dans la machine s’interrompt... Ce qui se produit parfois...
Comme souvent dans l’aéronautique, le chronomètre est doublé, ce qui permet de ne jamais se retrouver totalement « dans le vide ».
Pendant toute la durée de la présentation, le leader donne des « tops » qui permettront d’engager chaque figure.

Ce sont des indications fondamentales pour l’ailier qui, de son coté, n’entend pas la musique et ne règle donc ses mouvements que sur ces tops et, bien sûr, sur les évolutions de l’autre hélico.

C’est une constante dans le vol de Tango Bleu : le leader gère le tempo et la synchronisation musicale, l’ailier assure strictement la séparation des deux machines.

Cône nez et cône queue simultanés

unable to load picture Approximativement 2 minutes et demie après le début de la présentation, les deux hélicoptères exécutent des « cônes » simultanés. L’hélicoptère de l’ailier, en premier plan, tourne autour de son nez, tandis qu’en arrière-plan, celui du leader, pivote autour de sa queue.
Ici, la difficulté est double : d’une part, il faut contrôler chacune des machines, d’autre part, il faut s’assurer de la parfaite synchronisation des mouvements. En fait, chacun des hélicos effectue un virage à grande inclinaison, comme un avion … mais ici les machines ne sont pas penchées « sur le côté ». Au lieu de placer une aile « en bas » et une aile « en haut », c’est le nez de la machine que l’ailier met en position basse et la queue vers le ciel ; le leader, lui, « plante » la queue vers le sol et place le nez haut. Mais, si l'hélicoptère, contrairement à l'avion, permet une évolution aussi atypique, il est alors dans une phase de vol particulièrement instable. Le moindre écart de pilotage conduit à une remise à plat qui n’est évidemment pas l’effet recherché. Dans ces conditions, faire tourner les deux machines au même rythme n’est pas une mince affaire.
Pour y parvenir, dans un premier temps, c’est le leader qui, pour une fois, règle son vol sur celui de l’ailier, au moment précis où celui-ci passe face au public. Dans un deuxième temps, le leader indique sa position selon un mode « horloger ». Pour illustrer cette pratique, imaginons une pendule posée à l’horizontale de sorte que le « 6 heures » pointe vers le public, midi vers le « fond de scène », 3 heures vers la droite du public et 9 heures, vers sa gauche. Le leader qui calque par ailleurs sa vitesse de rotation sur le rythme musical, indique à l’ailier son passage à 9 heures, à midi, à trois heures et ainsi de suite jusqu’à avoir parcouru un tour et demi. Au total, la figure est sans danger, mais peut devenir peu élégante si elle est mal tenue. Et, lorsque le vent souffle fort, le challenge devient presque impossible à relever. Mais les pilotes de Tango Bleu ont leurs petits secrets... qui leur permettent de faire face...

Croisement éclatement

unable to load picture A mi-spectacle, les deux hélicos, en rapprochement rapide se croisent face au public en se « frôlant ».
C’est le leader qui est en premier plan. L’ailier doit assurer une séparation parfaite. Les patins de son hélico vont passer à moins de quatre mètres au-dessus du rotor de l’autre. Il faut donc que l’écart soit rigoureusement fixe entre les deux machines avant toute action. En d’autres termes que la distance qui les sépare et leurs vitesses soient constantes.
Dans une première branche droite, qui ne dure que quelques secondes, le numéro 2 se stabilise par rapport à l’hélico devant lui et s’annonce « prêt ».
A la verticale d’une marque au sol préalablement implantée, le leader lance un décompte au terme duquel il donne un « top » long : « TOPEU ». L’ailier engage un virage à grande inclinaison vers sa droite sur le T du TOPEU, alors que le leader déclenche le sien, vers sa gauche, sur le PEU. Cet écart de quelques dixièmes de secondes est une sécurité supplémentaire. Même en cas de rapprochement trop fort, l’ailier aura dégagé avant que le leader ne tourne.
Le reste n’est que gestion de la parallaxe et du rythme, pour que le public voit la figure sous le meilleur angle. Mais ici aussi, il s’agit d’un « petit secret » jalousement préservé par les membres de Tango Bleu.

Le vol en formation très serrée

unable to load picture Durant la présentation, les hélicoptères de Tango Bleu volent parfois très près l'un de l'autre.
La distance minimale qui les sépare alors n’est que de quelques mètres. L’ailier a, dans ces phases de vol, un rôle crucial. Tout d’abord il se place en décalage « positif », c’est-à-dire qu’il est légèrement plus haut que le leader (notons que dans le cas d’avions, c’est le contraire ; le décalage est « négatif », l’ailier est plus bas que le leader). Ceci lui permet de mieux percevoir le rotor de l’hélico du leader et ses mouvements, et donc de mieux anticiper ses évolutions.
Ensuite, il vise un repère sur l’hélico devant lui et l’aligne à un point fixe sur sa propre machine. Durant tout le vol serré, il ne quittera pas des yeux cet alignement et devra donc toujours percevoir celui qui le précède sous le même angle. L’exercice est compliqué par le fait que le rotor est peu visible et que la taille importante de la « bulle » offre peu de « repères capot ».

Les machines

Les Robinson 22 utilisés par Tango Bleu, sont les hélicoptères les plus répandus de leur catégorie.

Cette petite machine très instable mais très maniable, dotée d’un moteur à pistons de 160 cv taré à 130 cv, amène deux personnes sur une distance de 500 km, à une vitesse de croisière de près de 160 km/h.